« La Fresca del Fòrum », située à l'angle de la Carrer de la Merceria et de la Plaza del Fòrum (dans la Part Alta), est la plus ancienne bacalanería de Tarragone. Fondée en 1942, également sous le nom de « Cal Pagès », dans cette période d'après-guerre marquée par les cartes de rationnement, elle commençait son voyage sans aucun signe pour l'identifier, mais le magasin était populairement connu sous le nom de magasin « Pepeta del bacalao ». Là, dans un espace d'un peu plus de quatre-vingts mètres carrés divisé entre un magasin et une maison, Mme. Pepa ferait prospérer l'entreprise et, avec son mari, ils auraient et élèveraient leurs enfants. Carme, une de ses filles, reprendra l'entreprise jusqu'à ce qu'en 2005 elle prenne sa retraite et ferme. Puis viendront huit années de silence (2005-2013), jusqu'à ce que Neus Bosch (ancien technicien d'intégration sociale de la Mairie de Tarragone et actuel propriétaire de l'entreprise) la sauve de l'oubli.

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PENDANT LA DÉCENNIE DES ANNÉES 40 ET 50 DU SIÈCLE DERNIER, LA PLACE DU FORUM ÉTAIT ENCORE UN BOUMBLEMENT D'ACTIVITÉ COMMERCIALE QUI ALIMENTAIT AU-DELÀ DE LA PARTIE SUPÉRIEURE

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Neus et Josep - un habitant du quartier et un client régulier de la bacalanería - expliquent que dans les années 40 et 50 du siècle dernier, la Plaza del Fòrum était encore un centre d'activité commerciale qui s'étendait au-delà de la Part High. On raconte que sur la Plaza del Fórum il y avait un marché quotidien de fruits, de légumes et de viande. Et sur la place des Peixateries Velles, pour le poisson. Ils expliquent que, dans ces années-là, les effets des près de 300 bombardements que la ville avait subis pendant la guerre civile espagnole (1936-1939) étaient encore visibles et que certains bâtiments détruits ne seraient déblayés que quinze ans après le conflit. Dans ce paysage, Neus et Josep se démarquent, la vie et la mort allaient de pair : l'odeur, la couleur de la nourriture, le bruit des gens et la silhouette sinistre des bâtiments à moitié effondrés qui nous rappelaient en permanence les morts. , ceux qui ont été abattus, ceux qui ont subi des représailles et ceux qui ont été exilés.

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Josep (né en 1947 à Aleixar et résidant à Tarragone depuis 1949) explique que sur la Plaza del Fòrum et la Calle Merceria, il existait une offre commerciale et de services très puissante et variée. La « Pepeta del bacalao » a été rejointe par deux autres bacalanerías -aujourd'hui disparues- ; cinq fours à pain -dont il n'en reste qu'un- ; plusieurs épiceries - se distingue "Cal Corderet", qui pendant des années a complété son activité traditionnelle de magasinage avec la vente de produits alimentaires ; diverses boucheries - qui, à une exception près, n'ont pas résisté à l'épreuve du temps - ; et trois bars à prostitution – qui ont également disparu. Ils disent qu'il n'y avait aucune sorte de conflit et que toutes les entreprises étaient pleinement intégrées dans un scénario de bon voisinage qui, en cette période de misère, de maladie et de mort, avait généré un réseau compact de solidarité.

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Neus Bosch, l'actuelle propriétaire, née dans la vieille ville de Gràcia et résidant à Tarragone depuis l'âge de 19 ans, était responsable du Plan Intégral de la Partie Haute : détection et attention aux problèmes sociaux (personnes âgées vivant seules) ; et des problèmes structurels (logements qui ont subi une grave dégradation et ont mis en danger les résidents et les piétons). Il entra ainsi en contact avec la bacalanería, déjà fermée depuis un certain temps. Neus explique qu'en entrant, il a trouvé toute l'histoire d'une famille de commerçants sous la forme d'un comptoir, d'étagères, de balances, de couteaux et de couteaux ; malheureusement dégradé par le temps et l'abandon. La tâche de récupérer l'espace serait très coûteuse, mais avec beaucoup d'efforts - affirme-t-il - on ferait en sorte que "c'est la Pepeta de la morue" - adaptée à l'actualité - redevienne un magasin vivant.

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EN ENTRÉ, VOUS TROUVEZ TOUTE L'HISTOIRE D'UNE FAMILLE DE MAGASINIER SOUS FORME DE COMPTOIRS, D'ÉTAGÈRES, DE BALANCES, DE COUPEURS ET DE COUTEAUX.

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Neus explique, de façon anecdotique, que lors des travaux de réhabilitation, les maçons ont « découvert » un morceau de galerie probablement creusé à l'époque médiévale, qui traverse au moins la place vers le mur : « un de plus des nombreux tunnels qui reliaient les puissantes maisons avec hors les murs, pour fuir quand les choses devenaient difficiles », dit-il. Et, ne l'oublions pas, l'actuelle Plaza del Fòrum fut, jusqu'en 1811, le château du Patriarche, résidence des archevêques de Tarragone. Depuis 2013, « ca la Pepeta del bacalao » est « La Fresca del Fòrum », un nom que Neus a trouvé facile à retenir et, en même temps, a expliqué son projet commercial : morue et marinades (olives, cornichons, oignons et ail). ; et tout ce qui a été incorporé au comptoir : anchois marinés, morue fraîche, déversement de morue, fromages et saucisses frais et affinés.

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Josep explique que, quand il était petit, il voyait que les hommes qui travaillaient autour de lui achetaient une "lengüet" de pain pour le déjeuner dans certains fours de la place, allaient à "ca la Pepeta del bacalao" et se faisaient mettre une sardine. dans, un hareng ou un morceau de thon. Neus a voulu récupérer cette tradition, mais l'adapter à l'époque actuelle : c'est aussi un bar qui sert des tranches décorées. Et il commente qu'il s'agit de visiteurs d'Aragon, du Pays Basque ou de Castille ; qui apprécient le plus cette offre. Il explique aussi, point amusant, que certains de ces clients étrangers ont fait le constat que le nom de l'entreprise les avait surpris : « frais » en espagnol a un deuxième sens. Et il explique aussi que petit à petit il a récupéré la clientèle de l'ancienne bacalanería, les enfants de cette clientèle, et celle des familles qui se sont installées ces dernières années dans la Part Alta.